🔴 Sommet Cedeao – Que vont décider les chefs d’Etat sur le Burkina, le Mali et la Guinée ce dimanche ?

Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) tiennent dimanche à Accra un sommet ordinaire sur le Burkina Faso, le Mali et la Guinée. Le sommet de ce dimanche s’annonce décisif car la Cedeao devra rendre des décisions sur ces trois pays dirigés par des militaires.

Avec notre envoyé spécial à Accra Lamine Traoré

Un mois après le dernier sommet, les chefs d’Etat de la Cedeao vont se pencher ici sur les transitions au Burkina Faso, au Mali et en Guinée.

Le Burkina Faso suspendu de l’organe sous-régional, comme voudrais la règle en cas de coup d’Etat dans l’espace, ne risque pas de graves sanctions de la Cedeao. Le pays depuis le putsch du 24 janvier 2022 a montré sa disponibilité et son ouverture au dialogue. Le principal point de désaccord, c’est la durée de la transition fixée à 36 mois par les militaires au pouvoir. La Cedeao lors de son dernier sommet extraordinaire a demandé au pays de revoir à la baisse cette durée.

Mahamadou Issoufou qui a été désigné par la Cedeao pour conduire la médiation a effectué mi-juin une visite de 48h. Il a reconnu la situation sécuritaire et humanitaire difficile mais a salué tout de même l’esprit de dialogue des militaires, les nouvelles autorités du pays, plongé dans une grave crise sécuritaire depuis maintenant 7 ans. D’ailleurs le médiateur a rencontré, vendredi, à Ouagadougou la classe politique. Les deux parties ont abordé le chronogramme de transition devant aboutir aux élections.

Le Mali. Oui le Mali place tout son espoir à ce sommet. Le pays espère au moins voir un allègement de ses lourdes sanctions économiques imposées par l’institution sous-régionale depuis le 9 janvier dernier. Les militaires au pouvoir dans ce pays qui – après des propositions de durées de transitions de cinq, quatre et trois ans – se penchent désormais sur une transition de 24 mois. La Cedeao lors de son dernier sommet avait notamment demandé au Mali de revoir à la baisse cette durée. Elle estime raisonnable une transition de 12 ou 18 mois. Le médiateur Goodluck Jonathan qui multiplie les voyage au Mali poursuit les discussions avec les autorités de Bamako. Il a d’ailleurs reconnu dernièrement que le pays a fait d’énormes progrès dans les négociations.

Des trois pays, c’est le pays qui court de graves sanctions. La Guinée. Conakry a fixé la durée de sa transition à 36 mois comme le Burkina sauf que là, le pays est resté fermé aux discussions avec la Cedeao qui juge excessive cette durée. La Guinée a même révoqué le médiateur Mohamed Ibn Chambas désigné lors du sommet extraordinaire du 4 juin. Les choses ne bougent donc pas du côté de Conakry et le pays risque de graves sanctions des chefs d’Etat ce dimanche à Accra.

À coup sûr, ce sommet n’accouchera pas d’une souris comme le précédent. C’est un sommet de décisions. Les chefs d’Etat ne tergiverseront pas.

Lamine Traoré, envoyé spécial à Accra