Invité de la rédaction : « Ils [les membres du gouvernement] prônent que le train de vie de l’Etat soit réduit. Et pendant ce temps ils augmentent leurs propres trains de vie » déplore Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement

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« Ils [les membres du gouvernement] prônent que le train de vie de l’Etat soit réduit. Et pendant ce temps ils augmentent leurs propres trains de vie » a déploré le président du Faso Autrement, Ablassé Ouédraogo lors d’une interview accordée à Oméga Médias. Le Burkina traverse les moments les plus difficiles de son histoire et selon Ablassé Ouédraogo, le moment est mal choisi pour rehausser le train de vie du gouvernement. Il est interrogé par Ibrahim Bayili.

 

Radio Oméga : Président Ablassé Bonjour !

 

Ablassé Ouédraogo : Bonjour !

 

Radio Oméga : Notre pays traverse des moments difficiles, comment est-ce-que vous en tant que burkinabé en tant que Président de parti, vivez cette situation ?

 

Ablassé Ouédraogo : Je pense que tous les burkinabè, les moments sont très difficiles. Les moments sont à la limite insupportable parce que ce n’est un secret pour personne. Notre pays traverse une crise multidimensionnelle, une crise politique, une sécuritaire, une crise humanitaire, une crise sociale, une crise économique. Et là où il y a la souffrance pour le peuple, c’est au niveau économique. Et il ne faut pas se voiler la face, la famine est entrain de descendre sur le Burkina Faso comme un gros nuage. Ce qui est dommage et je ne peux que le souligner ici de façon solennelle. En ces moments très difficiles pour la population, c’est là que le gouvernement choisi de relever le niveau de ses salaires. Je dis que le moment est inopportun et c’est même indécent cette action de la part du gouvernement qui a rehaussé le salaire des ministres  à  2 300 000. Je dis, nous devons développer la solidarité dans notre pays. Nous devons apprendre à vivre ensemble parce que les moments sont difficiles. Et en toute honnêteté, je dis que les hausses de salaire des membres du gouvernement qui ont été annoncées, sont tout simplement indécentes. Et je prie le Seigneur qu’il ouvre les yeux des membres du gouvernement pour qu’ils puissent corriger la trajectoire. Parce que, le pays est dans une situation difficile. Et comme je le dis, eux ils prônent que le train de vie de l’Etat soit réduit. Et pendant ce temps ils augmentent leurs propres trains de vie. La population ne peut pas comprendre. La population ne peut pas être patiente. Et la population finira par réagir. Donc pour moi, on n’avait pas besoin donc de cette décision du gouvernement. Surtout que cette décision concerne ses propres membres, augmenter les salaires.

 

 

Radio Oméga : Ils ont argumenté qu’il faille se conformer à l’évolution de la cherté de la vie.

 

Ablassé Ouédraogo : Alors vous pensez que toute la population va bénéficier d’un salaire de 2 300 000 ? Non, ne jouons pas à cache-cache. Ils sont venus parce qu’ils aiment leur pays. Ils sont venus au gouvernement parce que ce sont des compatriotes. Ils sont venus au gouvernement pour une période de transition. Ils ne sont pas venus pour s’enrichir. Qu’ils se mettent dans la tête, qu’ils sont là, pour servir la maison. Et notre nation n’est pas en mesure de payer des salaires de 2 300 000 pour chaque ministre.

 

 

Radio Oméga : Monsieur Ablassé c’est vrai que maintenant le décret est signé. Est-ce-que pour vous, il faut qu’il faille marche arrière ?

 

Ablassé Ouédraogo : Vous savez, soyons raisonnable, soyons logique. Et si le gouvernement travaille pour l’intérêt de la population. Et si le gouvernement admet que la population est dans une situation de souffrance, il lui appartient à lui gouvernement de prendre la décision qui sied. Donc je n’ai pas de conseils à leur donner.

 

Radio Oméga : L’UPC vient de réunir des partis politiques. Que pensez-vous de cette réunion convoquez par l’UPC ?

 

Ablassé Ouédraogo : Je pense que tout le monde doit comprendre que le peuple n’appartient pas aux politiciens. Le peuple n’appartient pas aux militaires. Toutes les initiatives peuvent être les bienvenues. Mais je dis que le Burkina Faso traverse des moments difficiles et il faut que tous les acteurs acceptent de se mettre, de se serrer les coudes derrière la transition, derrière les autorités de la transition pour que le Burkina Faso puisse réussir donc cette période de transition. Et c’est malheureux, les plus virulent dans l’agitation politique actuelle, ceux qui utilisent les invectives, ceux qui utilisent les menacent, ce sont ceux-là même qui ont conduit le président KABORE à sa perte, qui ont conduit le président KABORE dans le gouffre, qui ont conduit le Burkina Faso dans cette situation difficile dans laquelle nous vivons. Et je dis, soyons raisonnable, calmons le jeu. Nous avons une période très difficile et on a besoin de tout le monde dans cette période-là. Ne jouons pas la division, ne jouons pas les apprentis sorciers. Restons-unis, restons derrière l’autorité de la transition pour que l’objectif ultime de la transition qui est d’amener la sécurité pour organiser des élections le plus rapidement possible, cet objectif-là puisse être atteint.

 

 

Radio Oméga : Pour cette situation difficile que nous vivons, alors président comment nous en sortir ?

 

Ablassé Ouédraogo : Il y a un adage qui dit l’union fait la force. Et c’est vrai le Burkina Faso a besoin d’unité. Le Burkina Faso a besoin de se réconcilier avec lui-même. Et les burkinabè de se réconcilier entre eux. Et ce n’est que dans l’unité de la nation que nous allons pouvoir relever tous les défis. Et ils sont nombreux à se dresser devant nous. Donc pour moi il n’y a pas à tergiverser. Tavaillons pour l’unité nationale. Travaillons pour la réconciliation nationale. Travaillons à ce que le Burkina Faso devienne une nation forte. Une nation forte relève tous les défis qui se dressent  devant elle.

 

 

Radio Oméga : je vous remercie.

Ablassé Ouédraogo: C’est moi qui vous remercie

 

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