Une cinquantaine de morts civils annoncĂ©s ce mercredi, 17 autres tuĂ©s le 14 mai et 11 militaires tombĂ©s le 19 mai. Cela fait au total environ 80 morts en l’espace de deux semaines Ă Madjoari.
Pour ce qui est de la derniĂšre attaque, c’est un vĂ©ritable massacre qui s’est dĂ©roulĂ© au niveau du pont Singou.
Ces habitants de Madjoari, « sous la menace terroriste », pour reprendre les termes du communiquĂ© du gouverneur de la rĂ©gion de lâEst, le colonel Hubert YamĂ©ogo, tentaient de rejoindre Nadiagou, dans la commune de Pama [lorsquâils] ont Ă©tĂ© pris pour cible aux environs du pont Singou par des hommes armĂ©s.
« AprĂšs avoir libĂ©rĂ© les femmes et certaines personnes ĂągĂ©es, nous Ă©tions prĂšs dâune soixantaine de personnes », a expliquĂ© Ă OmĂ©ga un rescapĂ© de lâattaque. « Ils nous ont attachĂ©. Nous convoyer par tricycle dans leur camp », indique-t-il. « Ils ont exĂ©cutĂ© de nombreux tirs de sommation », a ajoutĂ© ce rescapĂ©.
« Jâai pu, avec deux autres frĂšres fuir. Dans leur sommeil, nous avons pu nous dĂ©tacher et fuir », a dit le rescapĂ©.
« Toutes les personnes arrĂȘtĂ©es ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es », indique un autre rescapĂ© Ă OmĂ©ga. « Ils ont exĂ©cutĂ© par balle. Jâai reçu une balle en pleine face. Ils ont cru que jâĂ©tais mort. Câest aprĂšs que jâai pu mâĂ©chapper », affirme-t-il.
Il y a quelques jours, le 14 mai, 17 personnes ont été tuées et 7 autres blessées toujours à Madjoari, a révélé le communiqué du gouverneur.
Plus rĂ©cemment, le 19 mai, cette fois-ci, ce sont 11 militaires qui ont Ă©tĂ© tuĂ©s et 20 autres blessĂ©s dans lâattaque du dĂ©tachement militaire de Madjoari, a rappelĂ© le gouverneur.
Un total dâau moins 78 personnes tuĂ©es en moins de deux semaines dans cette partie du pays. MĂȘme si le gouverneur rassure, pour lâattaque de ce mercredi, que des actions de sĂ©curisation sont en cours afin de ramener la quiĂ©tude, les populations de lâEst, elles sont dĂ©semparĂ©es, ne sachant plus Ă quel saint se vouer. « Nous nous nâavons plus rien Ă dire. Nous ne savons plus quoi faire », a laissĂ© entendre Ă OmĂ©ga, un ancien Ă©lu de la localitĂ© qui a trouvĂ© refuge Ă Ouagadougou.
Lamine Traoré