Le Collectif contre lâimpunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s (CISC) a dĂ©noncĂ©, dimanche, des morts suspectes dans des brigades de gendarmerie Ă Ouagadougou. Le dernier cas en date est la mort de HampathĂš SidibĂ©, 58 ans, prince de lâĂ©mirat de Barani qui est mort samedi Ă la gendarmerie de Kosyam « dans des circonstances trĂšs troubles Ă Ouagadougou », indique le communiquĂ© di Collectif.
Selon le CISC, « HampathĂš SidibĂ© a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă Barani le 6 mai 2022 par des Ă©lĂ©ments du dĂ©tachement militaire du Groupes dâAction Rapides â Surveillance et Intervention au Sahel (GARSI) Ă Barani (province de la Kossi, dans la rĂ©gion de la Boucle du Mouhoun) ».
« Deux autres personnes dont Idrissa SidibĂ©, 22 ans, Guitougou SidibĂ©, 70 ans, ont Ă©tĂ© arretĂ©es le mĂȘme jour », indique le communiquĂ© qui poursuit que « depuis leur arrestation, ils sont portĂ©s disparus car les familles nâavaient plus eu de leur nouvelles malgrĂ© les multiples dĂ©marches entreprises dans ce sens ».
« Le 20 mai 2022, un membre de la famille a reçu un appel de la gendarmerie de Paspanga lui demandant de se prĂ©senter car HampathĂš est malade. La famille s’est prĂ©sentĂ©e Ă la gendarmerie de Paspanga le 21 mai 2022. Câest lĂ que la famille a Ă©tĂ© informĂ©e quâil serait dĂ©cĂ©dĂ© suite Ă une forte fiĂšvre », peut-on lire dans le communiquĂ©.
« Pourtant il serait décédé depuis le 16 mai au petit matin », affirme le collectif citant certaines sources.
« Pourquoi la gendarmerie n’a pas daignĂ© informer la famille depuis ce jour? Pourquoi HampatĂ© qui, collaborait avec les forces de dĂ©fense et sĂ©curitĂ© (FDS), nâa pas Ă©tĂ© notifiĂ© par une convocation ? Pourquoi nâa-t-il pas Ă©tĂ© pris en charge dans un centre de santĂ© ? », sâest interrogĂ© le CISC et de sâindigner sur le comportement de certains Ă©lĂ©ments de la gendarmerie burkinabĂš.
Selon le collectif contre lâimpunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s, « certains traitements de simples suspects sont purement des actes de mort programmĂ©e ».
« RĂ©cemment le jeune Dicko Hamadoum alias ââBoudaââ aurait succombĂ© de ses blessures Ă la suite des actes de torture subit Ă la gendarmerie de Baskuy », a rappelĂ© le collectif.
Il dit exiger « la vĂ©ritĂ© et la justice, sur les circonstances de ces crimes suspects qui ternissent lâimage des FDS sincĂšres et rĂ©publicains ».
OmĂ©ga a pu contacter des sources Ă la gendarmerie nationale. Sur la mort de HampathĂš SidibĂ©, le prince de lâĂ©mirat de Barani, « peut-ĂȘtre quâil Ă©tait malade et il y a la chaleur qui est lĂ . Vous savez dans une cellule il fait chaud. Il avait Ă peu prĂšs 60 ans », indique notre source sĂ©curitaire.
Selon notre source, M. Sidibé était recherché par une commission rogatoire antiterroriste. « Il était recherché par le juge antiterroriste », explique notre source.
« La gendarmerie intervient au moment oĂč il doit entrer dormir. On intervient juste pour le garder dans nos cellules. Câest tout », affirme notre source au sein de la gendarmerie.
« Dans tous les cas, tout est garanti quâil y a eu aucun sĂ©vices contre lui », a rassurĂ© la source.
Notre source sâest aussi prononcĂ© sur le deuxiĂšme cas, Hamadoum Dicko alias ââBoudaââ. Elle indique que les cas sont similaires. « Il est tombĂ© malade et il est dĂ©cĂ©dé », a dit notre source.
« Il a Ă©tĂ© interpellĂ© pour une histoire de chicha. La perquisition a montrĂ© quâil vendait des stupĂ©fiants », note la source de OmĂ©ga.
« Câest vrai. Tout cela parait bizarre. Mais personne nâa tuĂ© quelquâun », a-t-il rassurĂ©.
Lamine Traoré