Burkina -Terrorisme : Les terroristes ont eu raison de Namsiguia , « Namsiguia c’est la zone des terroristes maintenant » (Habitant)

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Après quatre longues années de résistance, Namsiguia a fini par céder aux attaques répétées des groupes armés terroristes. Les habitants de cette localité de la commune de Bourzanga, province du Bam, région du Centre-nord, ont fui leur village courant la semaine dernière après une attaque suivie d’un ultimatum d’hommes armés. « Les derniers occupants ont quitté jeudi 17 mars quand ils ont été attaqués à nouveau », a confié à Oméga un ressortissant de la localité à Ouagadougou.

Ses propos sont corroborés par plusieurs sources locales contactées par Oméga. « Tout le monde a fui Namsiguia. Namsiguia c’est la zone des terroristes maintenant », a confirmé un habitant, maintenant déplacé à Bourzanga, la commune dont relève la localité. « Ils (les HANI) ont commencé à lancer des obus. Les gens ont résisté jusqu’à ce qu’il y ait mort d’homme (une vielle dame a été tuée dans sa case par un tir d’obus le 10 mars, NDLR) », a rappelé notre source. Selon lui, le camp militaire de Bourzanga à 20km de là et celui de Djibo dans la province voisine du Soum (36km) ont été alertés sans réponse. Jeudi dernier, poursuit-il, le village a encore subi une attaque. Le même jour, un ultimatum a été donné aux habitants pour quitter les lieux. « Ils ont laissé un message à un paysan leur disant qu’ils ne veulent plus voir personne dans les 72 heures », témoigne notre source.

Commence alors l’exode vers Bourzanga pour une bonne partie des habitants. « Nous en avons escorté une partie. Beaucoup n’ont rien pu emporter », relate un supplétif de l’armée. A l’en croire, l’utilisation des obus par les terroristes n’a pas laissé d’autre choix aux VDP que d’accompagner les populations civiles dans leur fuite. « Habituellement quand ils viennent, il y a des combats. Mais depuis qu’ils utilisent des obus, c’est difficile pour nous. Quand on ne voit pas ses adversaires il est difficile de combattre », a-t-il signifié.

Cependant, certaines sources indiquent que quelques habitants téméraires sont restés jusqu’à vendredi soir à Namsiguia. Mais ils ont reçu à nouveau la visite des hommes armés. Ces derniers « ont même tiré à balles réelles sur les gens. Il y a eu des morts mais on ne sait pas combien », affirme un témoin. Son souhait est de voir une opération militaire d’envergure à même de sécuriser la zone avant la saison pluvieuse, afin que ces populations majoritairement paysannes puissent retourner au champ.

En attendant, Bourzanga est excédée par l’afflux de déplacés venant de Namsiguia. Des problèmes d’eau, de nourriture, mais aussi de logements se posent déjà d’après les sources de Oméga.

Le 10 janvier dernier, des ressortissants de Namsiguia à Ouagadougou avaient alerté sur la situation du village, pris alors dans l’étau des groupes armés qui contrôlaient les entrées et sorties ainsi que les points d’eau. « Il faut sauver maintenant et sans délais les milliers de populations de Namsiguia pour que leur résistance contre le terrorisme depuis maintenant quatre longues années ne soit pas vaine », avait lancé leur porte-parole Abdoul Karim Sawadogo.

Abdoul Fhatave Tiemtoré

Photo d’illustration : Un camp de déplacés internes à Kaya – ACN 

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