Pazani : le syndicat des avocats condamne « une aventure scandaleuse du gouvernement »Le syndicat national des avocats du Burkina a fustigé dans un communiqué samedi l’expropriation du terrain d’un citoyen à Panzani (arrondissement 9 de Ouagadougou) et son attribution à la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (FAIB), condamnant “avec fermeté cette aventure scandaleuse du gouvernement qui n’a rien d’une expropriation pour cause d’utilité publique”.

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Dans un communiqué jeudi, le ministre de l’Administration territoriale a annoncé l’expropriation du terrain litigieux appartenant à un citoyen et son attribution à la Fédération des Associations islamiques du Burkina Faso (FAIB) « dans l’intérêt de la paix sociale ». Le gouvernement dit qu’il attribuait un « autre terrain à monsieur Jacques Ouédraogo, attributaire légal du terrain litigieux, en guise de compensation».

 

“Ainsi, le gouvernement a mis à exécution sa Résolution de faire échec à l’exécution d’une décision de justice qu’il n’a pas craint de désapprouver sans équivoque le 07 octobre 2020”, a souligné le syndicat des avocats.

 

“Cette irruption du gouvernement, en plus d’être une grave atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire est sans nul doute, une remise en cause frontale des fondements mêmes de l’Etat et du Contrat Social pour l’ancrage desquels des Burkinabè ont consenti jusqu’au sacrifice suprême”, écrit le syndicat, ajoutant que “c’est à croire que pour le gouvernement, n’est décision de justice que celle qui plaît et correspond parfaitement aux desseins de ses animateurs”.

 

Avant le syndicat des avocats, les syndicats des magistrats ont aussi « déploré et condamné, vendredi, avec la dernière énergie », l’attitude du gouvernement « qui n’est rien d’autre qu’une remise en cause de l’indépendance et de l’autorité du pouvoir judiciaire ».

 

Selon les syndicats des magistrats, cette décision du gouvernement burkinabè est d’une particulière gravité pour la simple raison qu’il reconnaît qu’un citoyen, attributaire légal d’un terrain, a obtenu une décision de justice exécutoire mais que, pour des enjeux qui lui sont propres, il se croit autorisé lui-même à fouler aux pieds l’autorité de l’Etat et à consolider les actions entravant l’exécution de ladite décision de justice.

 

Pour les magistrats, « la paix et la justice n’ont jamais été antinomiques dans un pays où les dirigeants entendent, avec sincérité, entourer les citoyens d’une inexpugnable volonté de bâtir et de bâtir durablement. »

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