Burkina : Centre-Ouest Gestion des déchets plastiques dans la commune de Koudougou

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‘’Je transforme plus de 500 kg de sachets par mois dans mon atelier’’ (Oumarou Ouédraogo)

‘’J’ai trouvé une grande satisfaction’’ (Marie Laure Sougoti)

‘’Il n’y a pas de document élaboré spécifiquement pour leur gestion dans la commune’’ (Marcel Zongo)

Des déchets plastiques qui deviennent des pavés, des pots de fleurs, des chaises et autres objets utiles. C’est ce que fait Oumarou Ouédraogo dans la ville de Koudougou. Au départ, son souci était de lutter contre les sachets déversés dans les espaces qui polluent la nature. Ainsi, plus de 30 tonnes de sachets plastiques ont été recyclés dans son atelier. Aujourd’hui, il en fait son métier. Une activité qui profite au biotope, à ses clients et aux femmes auprès de qui, il achète sa matière première.

C’est en 2009 qu’il a eu l’idée de donner une autre vie aux déchets plastiques qui encombrent les rues, les fossés et les espaces dans la ville de Koudougou. Ce sont plus de 6 tonnes de ces déchets qu’il transforme en objets utiles. ‘’Ce qui m’a poussé à avoir cette idée, c’est la volonté de contribuer à réduire les sachets dans la ville. Quand je promène, je vois ces déchets dans les caniveaux, dans les marigots, pensant à ses effets néfastes pour l’environnement, il me fallait faire quelque chose. Au début, c’était avec une petite boite que je fondais cette matière que je ramassais à vélo. Actuellement, j’achète ma matière première à 75f le kg avec les femmes et au lieu du bois, j’utilise le gaz. Je transforme plus de 500 kg de sachets par mois dans mon atelier’’, explique Oumarou Ouédraogo. Il estime que les jeunes doivent oser pour s’auto-employer.

‘’Quand tu es né pauvre, il faut pédaler’’

‘’Je rends grâce à Dieu. Je gagne ma vie dans ce métier. Au Burkina Faso, il y a du travail seulement ceux qui sont en haut n’encouragent pas les petits. Il faut que les jeunes comprennent qu’on ne peut pas gagner sa vie facilement, à part ceux qui sont nés avec une cuillère dorée dans la bouche. Si tu es né pauvre, il faut pédaler. Quand on pédale on avance et on gagne’’.

Cette activité force l’admiration de certains Koudougoulais. Nadine Roamba, étudiante à l’université Norbert Zongo apprend ce métier chez le recycleur. ‘’En partant apprendre mes leçons, j’étais fascinée par sa technique et je m’arrêtais regarder ce qu’il faisait. Après mon BAC, je suis venue lui demander si je peux venir de temps en temps apprendre avec lui, puisqu’à l’université, on a souvent du temps quand les cours et les devoirs ne sont pas programmés. Depuis janvier 2020 j’apprends à ses côtés. Je sais faire les tabourets, les bordures de jardin et les pots de fleurs’’, se réjouit l’étudiante.

Ali Longo habitant de Koudougou, estime que ce métier a plusieurs utilités. ‘’C’est une idée formidable à encourager. Cette activité crée du travail à ceux qui le font et contribue à rendre la ville propre sans oublier la préservation de la santé de nos animaux et de la nôtre’’.

‘’Mes pots sont restés intacts après les deux années d’utilisation’’

Les clients de Oumarou lui sont fidèles car ses produits sont de belles qualités. ‘’J’utilisais les pots en terre battue mais ils sont moins résistants. Plus les fleurs grandissent, ils se brisent. Les pots de Oumarou sont beaux et de bonne qualité. On peut les laver et les repeindre quand on veut. J’ai des pots de quatre ans qui sont toujours intactes’’, affirme Sylvie Roamba, amatrice des pots issus de sachets plastiques recyclés. Marie Laure Sougoti, professeur d’université a eu satisfaction avec les objets qu’elle achète. ‘’ Les pots en ciment ont des fissurations avec le temps. Mais dès que j’ai découvert ces objets faits à base de déchets plastiques récupérés, j’ai trouvé une grande satisfaction. Mes pots sont restés intacts après les deux années d’utilisation. Je vulgarise son produit autour de moi. Si dans toutes villes des unités pareilles y étaient installées, c’est évident qu’on va réduire considérablement ces plastiques qui polluent la nature’’, constate l’universitaire.

A la mairie de Koudougou, il n’existe pas une stratégie de gestion des déchets plastiques

A la direction régionale de l’environnement du Centre-Ouest et à la mairie de Koudougou, les moyens financiers font défaut pour lutter efficacement contre ces ordures dans la ville.

‘’La commune avait bénéficié d’un soutien de ses partenaires pour élaborer une stratégie de gestion qui couvrait la période 2016 à 2020. C’est seulement cette approche qui orientait la gestion des déchets solides dans la commune. Mais pour ce qui concerne les déchets plastiques, il n’y a pas de document élaboré spécifiquement pour leur gestion. Seulement, l’espoir avait été nourri quand le ministère de l’environnement avait initié le projet national de traitement et de valorisation des déchets plastiques. Mais malheureusement, cette initiative n’est pas allée à son terme’’, relate Zongo Marcel, chef de service hygiène et assainissem

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