La coalition Jam pour la paix et la cohésion sociale organise une caravane pour promouvoir le vivre-ensemble entre les Burkinabè et entre les communautés. Constituée de trois associations de la société civile, le collectif a lancé ses activités avec un forum tenu à Djibo le 19 décembre dernier sous le thème : « Rôles et responsabilités des leaders d’opinion dans la quête de la paix et de la Cohésion sociale ». « Le Burkina Faso et les populations ont vécu des évènements depuis 5 ans qui ont porté atteinte à la paix et à la cohésion dans le pays », a fait constater Kadjata Dicko, porte-parole de la coalition.

Le choix de la ville de Djibo et de la région du Sahel pour ce lancement n’est pas fortuit. Cette partie du Burkina est la plus touchée par la crise terroriste depuis quelques années. Djibo est restée coupée du reste du pays pendant plusieurs mois, du fait d’un blocus imposé par des groupes armés. « A un moment même on ne pouvait même pas sortir de la ville de Djibo. Toutes les issues étaient fermées », se rappelle l’émir de Djibo, une autorité morale de la région.

La situation est maintenant « un peu paisible », à en croire l’émir, qui reconnait que la cohésion sociale n’est pas pour autant à son beau fixe. D’où l’appel lancé depuis Djibo par les participants au forum. « Les participants (…) appellent les autorités à tendre la main aux Burkinabè qui ont pris les armes pour quelque raison que ce soit afin qu’ils les déposent et qu’ils viennent sur la table des négociations », mentionne la déclaration dite de Djibo, lue à la fin de la rencontre. Ils appellent aussi « les Burkinabè qui ont pris les armes à saisir cette main tendue des autorités ». Les caravaniers souhaitent également que le gouvernement mette en place des mécanismes pour favoriser le retour et la réinsertion socio-professionnelle de ces personnes, et qu’il réalise des stratégies de relance économique de la région du Sahel.

Quant aux communautés, la coalition Jam les appelle au pardon, à la réconciliation et au dialogue. « Ce qu’on doit rechercher d’abord, c’est la paix sociale entre nous qui sommes là et qui habitons ensemble. Et si nous arrivons à trouver cette paix, on peut maintenant appeler les djihadistes à leur retour », a affirmé l’émir de Djibo.

La caravane de la paix et de la cohésion sociale va sillonner 6 régions du Burkina : le Sahel, le Centre-est, l’Est, le Nord, les Hauts-Bassins, et le Centre où est prévue une rencontre nationale, qui sera assortie de recommandations.

Abdoul Fhatave Tiemtoré

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